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Energie

Les PPA, avantages clés face à la hausse des prix de l’énergie

Publié le : 23 avril 2024

Un PPA, qu’est ce que c’est ? 

Un PPA, c’est un Power Purchase Agreement, sous sa terminologie anglaise. Il s’agit d’un contrat de fourniture d’électricité signé directement entre un producteur (vendeur) et un consommateur (acheteur). C’est pourquoi on parle de corporate PPA (ou CPPA). Les fournisseurs d’électricité peuvent également signer des contrats PPA avec des producteurs renouvelables. Dans ce cas, on parlera d’utility PPA (ou UPPA). 

Dans leur acceptation la plus classique, les PPA portent sur une fourniture d’électricité verte. L’électricité fournie provient donc de sources de production renouvelables, principalement le solaire photovoltaïque, l’éolien terrestre et l’éolien en mer.

Dans leur grande majorité, les PPA sont signés sur une période pluriannuelle le plus souvent comprise entre 10 et 20 ans. Il est néanmoins possible de signer des PPA pour une durée inférieure à 10 ans.

18 ans

La durée moyenne des PPA signés en France en 2022

Sources : Alterna, Sorégies, Sia

Brownfield, greenfield, physique on-site, off-site, virtuel… Un très large choix de PPA existe

Le terme générique PPA recouvre en réalité de très nombreuses situations, qui sont autant de choix offerts aux clients optant pour ce type de contrat.

Tout d’abord, le contrat peut reposer :

  • Sur un actif de production renouvelable déjà existant (on parle alors de PPA brownfield). Dans ce cas, il s’agit le plus souvent de parc de production renouvelable ne bénéficiant plus de soutien public de l’Etat. Il peut par exemple s’agir d’un parc éolien terrestre ayant bénéficié d’un tarif d’achat de l’Etat pendant 15 ans, et entrant dans sa 16ème année de production.
  • Sur un actif en projet et donc ne produisant pas encore d’électricité renouvelable (on parle alors de PPA greenfield). Dans ce cas, la signature d’un PPA à long terme garantit les revenus du producteur, ce qui peut l’aider à sécuriser le financement du projet.

Ensuite le contrat peut être :

  • Un PPA dit « physique ». Dans ce cas, les volumes contractés sont intégrés dans la consommation du client. Par exemple, une entreprise peut signer un PPA pour un volume représentant 15% de sa consommation annuelle d’électricité.

Plus précisément, on parlera ensuite de « PPA physique on-site » lorsque l’actif de production est directement connecté au consommateur (par exemple pour une centrale photovoltaïque sur le site d’une entreprise). Mais cette situation est assez rare. Le plus souvent, on parlera de « PPA physique off-site » lorsque l’actif de production est connecté au réseau de transport ou de distribution d’électricité.

  • Un PPA dit « virtuel » (ou « synthétique »). Dans ce cas, le consommateur s’engage à payer la différence entre le prix contractualisé et le prix de marché de l’électricité. Il s’agit donc ici en réalité d’un produit financier.

Deux grandes options sont le plus souvent offertes en ce qui concerne les volumes contractés dans le cadre d’un PPA : 

  • Un volume fixe d’électricité. Le consommateur reçoit donc un volume déterminé à l’avance (par exemple 200 MWh/an).
  • Un pourcentage de l’électricité produite par l’actif renouvelable. Dans ce cas de figure, le consommateur ne recevra pas la même quantité d’électricité chaque jour, celle-ci variera en fonction de la performance de l’actif de production. On parle dans ce cas de clause « pay-as-produced ».

Enfin, deux grandes options de prix peuvent être proposées : 

  • Un prix fixe négocié entre le vendeur et l’acheteur, qui peut éventuellement être indexé sur un paramètre défini dans les clauses contractuelles (le taux d’inflation par exemple). C’est le cas le plus courant.
  • Un prix adossé au prix de marché de l’électricité. Ce cas de figure est rare puisqu’il réduit le principal avantage des PPA : la prévisibilité du prix de l’électricité dans le temps.

Un marché de plus en plus dynamique

Le marché mondial des PPA est très dynamique. Selon BNEF, il a progressé de 21% en 2021, de 32% en 2022 et de 12% en 2023. 

Selon Pexapark, 16,2 GW de contrats PPA ont été signés en Europe en 2023, soit une croissance de 41% par rapport à l’année 2022. Ces contrats reposent en majorité sur des centrales solaires (65%), des parcs éoliens terrestres (14%) et des fermes éoliennes offshore (12%).

198 GW 

Le volume total des PPA signés dans le monde entre 2008 et 2023 

46 GW 

Le volume de PPA signés dans le monde durant l’année 2023 

Sources : BNEF

En tout, ce sont 272 contrats qui ont été signés en Europe en 2023, soit un volume moyen de près de 60 MW par contrat. 

La France est le 7ème marché européen avec un volume de 640 MW en 2023, loin derrière l’Espagne (4,7 GW), l’Allemagne (3,7 GW) et l’Italie (1,1 GW). Pour autant, un nombre croissant de consommateurs d’électricité s’intéressent de plus en plus à ce type de contrat. 

Et surtout, le marché des PPA devrait fortement progresser dans les années à venir. Dans le cadre de la réforme des marchés européens de l’électricité, la Commission européenne a ainsi demandé à tous les Etats membres d’encourager la signature de contrats PPA en levant tous les obstacles juridiques et administratifs éventuels. La Commission européenne a également recommandé la mise en place de garantie publique pour favoriser l’essor de ce type de contrat, ce que la France a fait. 

En novembre 2022, BPI France a lancé un fonds de garantie pour les contrats de type PPA en France. L’objectif est de couvrir financièrement le contrat en garantissant le risque de défaut. Le 11 octobre 2023, BPI France a annoncé la signature du premier contrat bénéficiant de cette garantie. Il s’agissait d’un PPA signé entre le développeur renouvelable Arkolia et l’acheteur Bonduelle pour une fourniture d’électricité de 12 GWh/an pendant 20 ans.

Pourquoi signer un contrat PPA peut-il être intéressant ? 

L’intérêt des contrats PPA est d’offrir, aux deux parties, de la visibilité à long terme sur le prix de l’électricité. 

Prenons l’exemple d’un client industriel. Ce client connaît le plus souvent sa consommation d’électricité et notamment son « talon » de consommation, c’est-à-dire le niveau de consommation plancher en-dessous duquel il ne descend jamais. Dès lors, il peut s’engager à long terme pour l’approvisionnement d’une partie de ce talon. 

Logiquement, l’engouement pour les PPA est directement lié au niveau des prix de gros de l’électricité. Lorsque ceux-ci sont bas, il est plus difficile pour les développeurs renouvelables de proposer un prix compétitif, tandis que les clients sont plus réticents à contractualiser sur longue période.

A l’inverse, l’envolée des prix de l’électricité a suscité un réel engouement du côté des acheteurs qui se sont rués sur ce type de contrat. Il faut dire qu’entre septembre 2021 et avril 2023, le prix de gros de l’électricité est resté largement supérieur à 100 €/MWh, contre une moyenne inférieure à 50 €/MWh au cours des dix années précédentes. 

Mais au-delà du niveau actuel des prix de gros, les PPA permettent surtout de se prémunir – sur le volume de consommation d’électricité concerné – contre de futures hausses des prix de gros, tout en optant pour une fourniture d’électricité renouvelable.